Mars 2024

[CP] Un appel pour protéger les droits de la Seine

Les gardiennes et gardiens de la Seine lancent, ce vendredi 22 mars, à l’occasion de la journée mondiale de l’eau, un appel pour soutenir la Déclaration des droits de la Seine.

En France, des mouvements pour la reconnaissance des droits des fleuves et rivières fleurissent ces dernières années : l’Appel du Rhône, le parlement de la Loire, l’Assemblée des jours heureux de Garonne… et le Collectif des Gardiennes et Gardiens de la Seine.

Ces initiatives s'inscrivent dans un mouvement mondial, qui accompagne aux quatre coins du globe la reconnaissance de droits des entités naturelles, et prouve la pertinence de cette démarche par des lois et décisions de justice novatrices. À ce jour, des dizaines de rivières, forêts, espèces animales, lacs, mangroves (et même une vague !) ont été reconnus comme des personnes morales à la suite de lois ou de procès historiques qui font jurisprudence à travers le monde.

C’est dans ce contexte qu’est né le Collectif des Gardiennes et Gardiens de la Seine avec l’ambition de proposer un nouveau regard sur notre relation au fleuve. Dans l’Antiquité,  la déesse Sequana était une figure de culte dont on attendait des miracles. Aujourd’hui, notre société se comporte vis-à-vis du fleuve comme s’il s'agissait d’une ressource exploitable à l’infini. Pourtant, la science nous enjoint à prendre en compte les besoins de ce milieu de vie : il est aujourd’hui fondamental que notre système juridique soit en mesure d’entendre cet appel.

« La Seine n’est pas un bassin de natation, elle n’est pas un égout, c’est une entité vivante complexe avec laquelle on a eu une relation plus que détestable. Il est nécessaire de repenser la question de la Seine et de sa praticabilité sous un angle non plus anthropocentré mais d’une nouvelle relation à bâtir, respectueuse, juste et équitable, qui ne se résume pas à une question économique et sanitaire stricte »  Marine Calmet, présidente de Wild Legal 

Afin de préserver aujourd’hui et demain ses droits fondamentaux, le collectif a rédigé la Déclaration des droits de la Seine publiée ce vendredi 22 mars, jour de la journée mondiale de l’eau.

Les gardiennes et gardiens de la Seine lance simultanément un appel à tous les amoureux du fleuve :

"Nous, signataires de cet appel, conscients de l'importance vitale de la Seine pour nos territoires et pour l'équilibre climatique, et reconnaissant que sa santé dépend de divers facteurs, appelons à l'adoption urgente de la Déclaration des Droits de la Seine."

Nous nous mobilisons pour défendre ce fleuve et réinventer un rapport à la Seine qui soit à la fois juste et équitable et non motivé par des critères financiers ou utilitaristes, afin de proposer des solutions pour un tournant civilisationnel face à la crise écologique. Nous sommes convaincus qu’être Gardien·nes de la Seine ne relève ni de l’activité professionnelle ni de l’activité associative mais d’une démarche de prise de conscience citoyenne personnelle et collective.

Le collectif a connu un événement fondateur au mois de janvier dernier. Il s’agissait de fédérer des acteurs locaux afin de constituer un groupe représentatif de la diversité des milieux, des écosystèmes, des enjeux planétaires (eau, climat, biodiversité, cycles géochimiques, usages des sols…) et des relations avec le fleuve, capable de disposer de visions et de connaissances transversales. Les gardiennes et gardiens de la Seine se sont retrouvés pendant 3 jours pour un week-end de réflexion et de travail ouvert à toutes et tous aux sources de la Seine, à Dijon.